Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'un Chou
1 juillet 2008

Européen, apprends à connaître ton ennemi.

Une coalition politique improbable s'est lentement formée ces dernières années. Une coalition qui mêle des communistes radicaux, des conservateurs réactionnaires et des libertariens. Leur ciment ? La même approche phobique de l'intégration européenne.

Analysant le résultat du référendum en Irlande, Martin Schulz, Pdt du Groupe parlementaire socialiste, a raison de dire que la Foi est du côté des opposants quand cette même conviction était viscéralement ancrée chez les promoteurs  de l'intégration européenne au sortir de la Seconde guerre mondiale.
Comment cela a-t-il pu se produire et par dessus tout comment un révolutionnaire trotskyste ou un communiste stalinien peuvent-ils décemment épauler les plus ultra-libéraux dans leur entreprise de démolition ?

A cet égard, le site de Free Europe ou de The European foundation sont trompeurs. On croit de prime abord qu'il s'agit de promouvoir une Europe de liberté puis on se rend compte que le discours de fond est tout autre : c'est une haine contre l'Etat (forcément bureaucratique), contre les politiques de solidarité (forcément dispendieuses et assassinant le petit commerce), contre toute tentative de régulation (forcément liberticide).

Dans l'affaire irlandaise, pour ces gens-là, qu'importe l'interprétation du vote puisqu'ils y apportent des explications parfaitement antagoniques. Non, ce qui importe c'est de bloquer la machine. Et de s'autocongratuler qui pour avoir "mis un coup d'arrêt au Libéralisme" ou pour avoir "fait échouer la lubie fédéraliste".

Pris dans cet étau, le citoyen moyen —qui ne dispose pour s'informer que des médias nationaux (totalement indigents et incompétents sur le sujet)— se demande quoi penser. Et, dans le doute, se met aux abonnés absents : "if you don't know, vote no" disaient les affiches en Irlande.

Ce n'est pas avec des reportages de 30 secondes au JT montrant des grosses berlines, des drapeaux nationaux et des salles de presse que l'on obtiendra une quelconque compréhension par la population des processus en oeuvre. Au mieux, on récolte de l'indifférence polie ; au pire, on alimente cette hostilité hargneuse prompte à se développer par temps de crise.

Il y a donc tout un travail de conviction à entreprendre pour identifier toutes les oppositions, pour pointer du doigt cette collusion et dénoncer cette alliance rouge-brun.
Martin Schulz n'a pas tort quand il sonne le tocsin. Les prodromes d'une résurgence des idées nationalistes sont là et bien là. Ne manque plus que la dégringolade économique des classes moyennes pour rendre la société réceptive à toutes les aventures. Même les plus sordides.

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Ça vient, ça vient, la dégringolade économique de la classe moyenne. On y va même tout droit.<br /> <br /> Courage, l'utopie reste une bouée à laquelle on peut se raccrocher durant les naufrages.
Publicité