Directive "Retours"
Quand la droite tient les manettes du pouvoir au sein de l'Union, cela donne des politiques répressives et des institutions en crise.
N'est-ce pas un gouvernement de droite (Fine Gael) en Irlande qui a ouvert la crise en n'arrivant pas à faire ratifier le Traité de Lisbonne ? N'est-ce pas un président de droite ultra (L. Kaczynski) qui refuse d'apposer sa signature pour valider la ratification par la Pologne dudit Traité ? N'est-ce pas un ultra-libéral thatchérien (Vaclav Klaus) qui, en république tchèque, traine des pieds et menace également de ne pas ratifier le document ?
Au Parlement européen, la droite a endossé une très lourde responsabilité en votant le 18 juin dernier le projet de directive dite "Retours" sans y apporter d'amendement. Ce faisant, elle permet la mise en oeuvre d'une politique migratoire particulièrement régressive et répressive très éloignée des valeurs européennes. Le PPE-DE et dans une autre mesure l'ALDE se sont faits les complices idéologiques de la droite nationaliste qui nie à "l'autre", à "l'étranger" sa part d'humanité. Ainsi, la droite théorise autant qu'elle autorise l'expulsion des mineurs dans des pays où l'enfant n'a pas d'attache. Elle trouve normal de détenir en captivité —car les "centres de rétention administrative" ne sont en réalité rien d'autre que des prisons— des personnes dont le seul crime est de rechercher un meilleur avenir pour elles et leurs proches.
Il y a derrière tout cela une légitimation d'une forme d'apartheid social, une sorte de "que les pauvres restent là où ils sont et surtout qu'ils n'essaient pas de venir 'chez nous' pour s'en sortir".
La droite accepte ce discours. Pire, elle en fait des lois.
Le tract que j'ai fait pour la Fédération de Paris sur la directive "Retours"