Mascarade électorale en Russie

Les résultats des élections législatives en Russie relèvent de la comédie de boulevard plus que de la rubrique politique. Un scrutin, cela créée des obligations pour les annés qui suivent. En Russie, les prochaines élections législatives auront lieu dans 4 ans. Cela veut dire qu'entre temps, ce sont les 4 formations ayant franchi la barre fatidique des 7% de bulletins exprimés qui auront la tâche de représenter le peuple russe.
Sur les 4 formations, une seule, le KPRF, le parti communiste de la Fédération de Russie, n'est pas une affidée de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine.

Chose étonnante lorsque l'on compare les élections en Russie avec celles qui se déroulent dans un autre pays, le traitement médiatique et la réaction des électeurs sont pour le moins curieux. En effet, pas de soirée électorale avec débat entre les partis qui se présentaient au suffrage des électeurs, pas de plateaux télé et encore moins de militants en liesse dans les rues. Le lendemain, l'information sur les résultats est coincée entre un reportage sur le Salon de beauté pour les chats et la météo. Service minimum au niveau des commentaires : les résultats bruts et joli diagramme présentant la future composition de la Douma. Pas de portrait de députés, pas d'interview  sur les conséquences pratiques pour la vie des gens et encore moins d'échanges sur les visions de l'avenir. D'ailleurs, "Edinia Rossia" (Russie Unie) n'a-t-elle pas purement et simplement refusée de participer au débat avant le scrutin ! 

Et visiblement, avoir une Chambre basse aussi déséquilibrée que celle qui émane du scrutin d'hier n'émeut personne, ne choque personne. Hormis dans les dictatures et dans les régimes à parti unique, de tels résultats sont possibles et ne provoquent ni colère, ni indignation.

Triste Russie, amère Russie.