Comme un goût de cendre

C'est curieux mais il y a des jours comme cela où le moral est relativement bas alors que rien ne le justifie vraiment de prime abord.
Et puis, le regard tombe par inadvertance sur le calendrier et là, une puissante piqûre de rappel se fait sentir. Pourtant, depuis le temps, on devrait avoir digéré la chose et se dire que l'on ne refait pas le passé. Mais, rien n'y fait, lorsque approche le 21 avril, la bonne humeur part dans les chaussettes et les souvenirs heureux d'une campagne forcenée contre Chirac et son clan, contre cette droite désinvolte et accapareuse se mêlent systématiquement du goût amer de l'impensable défaite.

La rage est là, intacte. Tout comme la volonté d'en découdre. Mais, rien ni personne n'arrivera à ôter le sentiment tenace que 5 années de nos vies ont été gâchées. Cinq ans pendant lesquels de nombreuses conquêtes sociales ou sociétales du gouvernement de Lionel Jospin auraient pu être approfondies et durablement enracinées. Au lieu de quoi, on a eu le pire (P)résident de la République qu'a pu compter la Ve République.

Aujourd'hui, on se coltine un réel pas très glorieux et la Gauche patine car elle ne sait toujours pas comment endosser correctement et collectivement cette tragique errreur d'aiguillage. Tiraillées entre la volonté d'oublier, celle de la fuite en avant dans la politique-spectacle et celle de clarifier au risque de fâcher, les forces de gauche ont tout à réinventer.

D'ailleurs, jeudi 27 avril, au gymnase JAPY (11e, M° Voltaire) de 19h à 22h, l'ensemble des forces progressistes vont rejouer à la Gauche plurielle. Est-ce que l'on saura retrouver l'esprit des Assises de la transformation sociale ?

Selon moi, seule une démarche qui sonnerait comme "l'invention du possible" est susceptible de donner au retour de la Gauche au pouvoir un brin de crédibilité.

Sommes-nous des citoyens suffisamment responsables ?