Le PS a 100 ans !
En avril dernier, le parti socialiste a fêté dans une atmosphère un
peu lourde son centenaire. Car, on l'oublie un peu vite mais il
représente une des plus anciennes formation dans le paysage politique
de la France contemporaine.
En même temps, comparé au PS belge,
allemand ou espagnol, le PS français fait relativement figure de jeune
fille en fleur. Pour montrer qu'elle porte très bien ses 100 printemps,
la Fédération de Paris a organisé, le 1er décembre au Palais de la
Mutualité, une cérémonie de commémoration. L'air y a été festif et
grave en même temps. Festif car, après le Congrès du Mans qui a scellé
l'unité retrouvée, la volonté de tous est de tourner la page des
divisions inutiles et de montrer que -si, avec tous les Français, nous
serrons les dents et les poings face une politique gouvernementale de
plus en plus réactionnaire- les socialistes n'ont pas perdu le sens de
la fraternité et de l'optimisme. Grave aussi, parce que le récit des
plus anciens a rappelé à tous que le propre des socialistes est de
toujours douter, de remettre en question l'ordre des choses et des
politiques menées.
La capacité de regarder sa propre action de façon
critique est quelque chose de rare. Le film réalisé par Françoise
MARIE, documentariste professionnelle, porte témoignage de cette
interrogation constante et de l'opiniâtreté des socialistes parisiens à
conjuguer optimisme, utopie et réflexion critique.
Sans jamais verser dans le pathos, la cérémonie de remise de
médaille aux camarades -qui alignaient tous 40 années de parti au
compteur- a été l'occasion de découvrir la richesse de l'engagement et
des parcours : unetelle a fui la Pologne antisémite, tel autre a trouvé
refuge en France et quitté définitivement l'Espagne franquiste, un
autre encore a rejoint le groupe de résistance Libération-Nord animé
pour l'essentiel par les socialistes.
Tous ont raconté leurs doutes,
leurs hésitations face aux Accords de Munich, leur écoeurement aussi
face aux dérives de la SFIO mollettiste dans la conduite de la guerre
en Algérie et enfin leurs espoirs quand en 1981 autour de François
Mitterrand la victoire semble à portée de main en France et avec
Bertrand Delanoë en 2001 à Paris.