Reflux de l'enthousiasme pro-européen
Bien souvent, il y a le fracas des armes médiatiques, des déclarations de guerre télévisuelles et les éditoriaux au vitriol qui alarment et puis parfois, il y a des informations importantes que l'on apprend au détour d'un rapport austère et pas "sexy".
Les questions monétaires, on le sait depuis longtemps, ne sont pas à proprement parler des sujets de discussion de tous les jours. En même temps, il n'est pas une discussion avec la concierge qui ne vaille sans un détour sur la chereté de la vie, le prix du cageot d'orange et sur celui du super-super sans plomb. A cette fin, on mobilise les ultimes connaissances acquises sur les bancs de l'école et dans les colonnes de la rubrique "éco" du quotidien du soir. Ce n'est pas glorieux, glorieux, mais il s'en dégage une impression générale.
A ce sujet, la Commission européenne vient de produire une étude sur l'attitude
des Européens des 10 pays ayant nouvellement adhéré à l'Union à l'égard
de l'euro. Le moins que l'on puisse dire est que la situation est inquiétante.
Partout ou presque, le souhait de voir les pays adopter l'euro est en
recul. Partout ou presque, la connaissance pratique (couleur et taille
des billets, aspects des pièces, calendrier et modalité de la
transition) régresse par rapport à une enquête identique menée l'année
dernière.
A l'exception notable de la Slovénie et de l'Estonie, tous les
nouveaux Etats-membres voient reculer l'horizon du passage effectif à
l'euro. Certains pensent même que le passage à l'euro est facultatif !
Tous ces éléments sont particulièrement préoccupants car si l'on
regarde la manière dont les médias ont traité par-dessus la jambe la
transition dans les 12 pays de la zone euro, il est fort à parier
qu'ils fassent la même chose avec un calendrier beaucoup plus court
cette fois. Avec tous les risques de retour de flamme en terme
d'adhésion au projet européen pour la suite.
Le rapport sur l'euro dans les 10 nouveaux pays de l'Union