Crises de nerf en Allemagne ?...

... en tout cas, une chose est certaine, la "Grosse Koalition" sera marquée d'une forte instabilité. Alors que le Président du SPD, Franz Müntefering, n'a pas réussi à obtenir l'adoubement de son préféré au poste de secrétaire général et annonce coup sur coup que non seulement il ne se représentera pas à la Présidence du parti mais qu'il renonce également à être vice-chancelier, c'est à présent à Edmund Stoiber de la CSU bavaroise de claquer la porte du gouvernement.

Plusieurs constats s'imposent. Premièrement, le désarroi de Müntefering est compréhensible, surtout si le SPD doit amorcer un recentrage à l'occasion de son congrès des 14-17 novembre 2005 et annoncer une ligne dure auquel Müntefering n'est pas prêt à souscrire. En tout cas, au SPD tout semble possible et une inflexion dans un sens comme dans un autre sont dorénavant envisageables.

A droite, les choses sont plus simples. Stoiber a toujours eu une sainte inimitié pour Angela Merkel. Mais aujourd'hui, il souffre encore plus que la Dame est réussi -même piteusement vus les résultats historiquement catastrophiques de la CDU aux législatives 2005- là où lui a échoué : battre Gerhard Schröder. Son ego ne tolèrant pas de se retrouver numéro 2 d'un gouvernement dont il espérait être le numéro 1, il préfère se retrancher dans son fief catholique de Bavière confortablement assis dans son fauteuil de Ministre-Président.

On le voit, le feu couve en Allemagne et c'est une situation absolument inédite. Le genre de scénario dont les Allemands ont toujours eu en horreur, peu coutumiés qu'ils sont à l'instabilité de leur régime. Si la convocation de nouvelles élections n'est pour le moment pas envisagée, il est possible que cet ultime instrument soit utilisé in fine si la situation devenait inextricable.