Silence, on brade...
Ecoeurant, révoltant, scandaleux, à
vrai dire, les qualificatifs manquent pour qualifier l'opération de
liquidation du service public de l'Energie par la privatisation
progressive et rampante de GDF et d'EDF. Promis-juré, le gouvernement
de Villepin ne céderait que 15% du fleuron de l'électricité mondial.
Pas plus ou... pas tout de suite. La droite française est aux abois
alors pour tenter de masquer son incurie, sa mauvaise gestion et le
gouffre financier qu'elle a creusé en l'espace de 3 ans et demi, elle
brade le patrimoine industriel du pays.
On notera avec quelle
science consommée de la gestion du temps, la droite a organisé
l'opération. La mise en bourse des titres devant intervenir à la fin
novembre, précisément le week-end du congrès du PS, principal parti
d'opposition. Une chose est certaine : EDF est publique et, en cas de
privatisation par la droite, elle le redeviendra si la Gauche emporte
les élections présidentielles et législatives en 2007.
Ce qui est
condamnable dans cette vente à l'encan, c'est l'absence complète de
projet industriel derrière. Les socialistes ont toujours expliqué
qu'une ouverture du capital de l'entreprise pouvait être envisagée.
Mais, si cela devrait être le cas, uniquement dans le cadre strict
d'une participation croisée. Une telle initiative était même intervenue
au milieu des années 90 entre EDF d'un côté et l'un de ses homologues
allemands de l'autre. Mais, l'échange portait sur 2% du capital.
De son côté, la CFDT estime qu'"EDF n’a pas besoin d’augmenter son capital pour financer son projet industriel européen :
- Preuve en est, le financement du rachat d’EDISON dans le cadre d’un montage financier en Italie, n’a pas entamé ses comptes semestriels ;
- Preuve en est, les investisseurs (ELECTRO INTENSIF) du futur projet EPR seraient prêts à mettre la main à la poche pour recevoir, en contrepartie, des prix intéressants sur le kilowattheure ;
- Preuve en est enfin, le tout nouveau contrat de service public que l’Etat s’apprête à signer avec EDF, prévoit des investissements financiers importants d’ici à 2008."