Une belle branlée

      
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Le terme est un peu trivial mais c'est le sentiment qui doit habiter tous les citoyens européens un peu de gauche aujourd'hui après la présentation de la prochaine Commission européenne par J. M. Durrão Barroso.
Quand on voit que les porte-feuilles les plus sensibles (agriculture, commerce, concurrence, Marché intérieur) ont été confiés à des acteurs politiques connus pour leur libéralisme ou leur atlantisme et que les personnalités de gauche sont, elles, reléguées sur des postes subalternes, on a la gorge serrée.
Quand on prend connaissance des autres attributions (les Affaires étrangères confiées à Benita Ferrero-Waldner !), il est franchement difficile de déglutir. Pour rappel, Mme Ferrero-Waldner a été la ministre des Affaires étrangères de Wolfgang Schüssel dans le gouvernement de coalition avec le FPÖ de Jörg Haider et elle a été battue à plate couture lors des dernières élections présidentielles en Autriche par le social-démocrate Heinz FISCHER. Alors, cette place à la Commission, c'est un lot de consolation ?

Ceux qui ont cru que c'est la gauche qui l'avait emporté lors des dernières élections européennes parce que le tricycle Chirac-Sarkozy-Raffarin a connu une déroute historique en France peuvent déchanter. La droite est majoritaire au Parlement européen, à la Commission et au Conseil. Il est grand temps que les abstentionistes de gauche de tout poil le comprennent et ne se laissent pas intoxiquer par les médias qui préfèrent gloser sur des anecdotes (ouverture de l'Euro 2004) ou par les gouvernements qui organisent sciemment le désintérêt de la population pour cette consultation.
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