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Journal d'un Chou
12 mai 2004

Aventure solitaire

Ca tangue dans la famille de droite au Parlement européen. En effet, le bateau centriste (Bayrou et consorts) a des vélléités de grand large. La dérive profondément europhobe du Parti Populaire Européen (PPE) est particulièrement inquiétante. A ce titre la démarche des "Aventuriers du Centre perdu" peut être perçue comme séduisante voire nécessaire, il n'en demeure pas moins qu'elle constitue un pari hasardeux. En effet, rien ne vient corroborer le fait que le succès sera au rendez-vous dans les urnes. On peut même dire que c'est un aveu d'échec pour les centristes. Ils étaient la plus grande famille politique européenne avec la social-démocratie et ils se sont laissés vampiriser par le populisme et l'ultralibéralisme des Fini, Berlusconi, Aznar, Stoiber et Hague. Plus grave, en cherchant à rallier les fédéralistes de tout poil, ils alimentent la confusion entre la droite et la gauche alors même que les 338 millions de citoyens de l'Union ont besoin de repères clairs et identifiables pour pouvoir se déterminer dans les élections européennes des 10 au 13 juin et au-delà. Pour exister, la vie politique au niveau de l'Union ne peut pas, ne doit pas s'organiser entre fédéralistes et nationalistes europhobes. Elle doit, tout au contraire, se faire autour des différences de conception économique, sociale et politique. Un Parlement européen avec un groupe PSE majoritaire en juin prochain ne mènera pas la même politique, n'adoptera pas les mêmes lois européennes que si la droite européenne continuait de régenter l'Union. Le président du Groupe socialiste Enrique BARON CRESPO n'est pas le libéral Pat COX ni le démocrate-chrétien Hans-Gert POETTERING. Romano Prodi et Francesco Rutelli se trompent en engageant leur parti la Margherita dans cette aventure. On ne le dira jamais assez, en matière de services publics, de convergence des critères sociaux, de politique industrielle, de lutte contre la pauveté, la précarité et le chômage, les solutions de droite ne sont pas celles de la Gauche. La charité chrétienne ne pourra jamais se confondre avec la solidarité.
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