Grèce : pourquoi les secours ont-ils tant tardé ?

Pendant des mois et des mois cet été, un magnifique anticyclone s'est positionné à la verticale des Balkans offrant à toute la région plusieurs semaines de canicule. Euronews faisant des reportages sur les habitants d'Athènes à la recherche de la moindre parcelle de fraîcheur.

Dès lors, il ne fallait pas être grand clerc pour craindre des incendies de grande voire de très grande ampleur. Comment se fait-il qu'il y ait une telle inorganisation des secours grecs ?
Plus largement, il est incompréhensible que les autres gouvernements nationaux n'aient pas réagi plus tôt, qu'ils n'aient pas anticipé. Il a fallu que les flammes menacent d'embraser la cité d'Olympie et son stade mythique pour qu'avec d'infinies précautions ils proposent leur aide.

En 2005, nous avons moqués les États-Unis, leur impréparation et la lenteur des secours fédéraux après le passage du cyclone Cathrina. Nous avons trouvé -à raison- l'Administration Bush coupable d'incurie dans la gestion de ce désastre.
Pourtant, combien d'incendies, d'inondations ou de tremblements de terre ravageurs, combien de morts en Europe faudra-t-il avant que les pays qui composent l'Union européenne acceptent de mettre sur pied un service de sécurité civile européenne ?

En combinant les moyens matériels, logistiques et humains des 27 Etats-membres, il n'ait pas de catastrophes naturelles qui ne puissent trouver une réponse rapide et adéquate.
Évidemment, des procédures d'engagement, des dispositifs de coordination doivent être imaginés et testés mais l'enjeu vaut bien le sacrifice d'un peu d'amour-propre de la part des autorités nationales. Ce sont les biens souvent inestimables lorsqu'il s'agit de monuments historiques classés et parfois malheureusement la vie de nos concitoyens qui sont en cause lors de telles catastrophes. La passivité de la Commission européenne est tout aussi condamnable que la lenteur des autorités grecques à autoriser les secours à se déployer. C'est elle qui a le monopole de l'initiative législative au sein de l'UE. Après les terribles incendies au Portugal l'année dernière et en France en 2003, après les inondations qui ont abîmé Dresden et Praha, elle aurait pu mettre sur la table une proposition de création d'un corps européen de secours. Si cela est possible au niveau de la lutte contre la fraude avec l'OLAF, si cela est possible pour ce qui est de la sécurité intérieure avec Europol, si l'aide humanitaire européenne existe avec ECHO pourquoi cela n'est-il pas encore concrétisé pour la lutte contre les incendies et les catastrophes naturelles en général ?