Tout est perdu ? Non !

Ha la giffle, ha la bonne branlée comme on pourrait dire trivialement dans les tripots de la République. Et, effectivement, l'impression que donne les projections en sièges des résultats de ce premier tour de l'élection législative est particulièrement trompeuse : la droite paraît majoritaire et même TRES majoritaire. Sauf que, ce ne sont que des projections. Sauf que, ce n'était que le premier tour et qu'il reste dans la quasi-totalité des 577 criconscriptions des candidats de gauche en lice. Donc, rien n'est encore acquis, ni pour la droite, ni pour la gauche.
Si l'on regarde bien, partout ou presque, il y a ballotage avec un nombre très conséquent de ballotages favorables pour la Gauche.

Mais, surtout, il y a ce nombre insultant : 39,2% d'abstention. On croyait les Français guéris, on croyait avec les scores de participation aux 2 tours de l'élection présidentielle qu'ils avaient renoué avec le civisme et puis... rien ! Le soufflet de l'enthousiasme a été douché. Une grosse chappe de plomb est retombée sur les quartiers populaires. En même temps comment s'en étonner alors que les barytons et les ténors du PS entamaient déjà la partition de la défaite annoncée, ne voulaient pas engager ces élections législatives sous le sceau de la combativité et de la victoire.

Car, il faut le dire hautement, RIEN N'EST PERDU ! Lorsque l'on se bat, lorsque l'on croit dans les valeurs qui animent nos coeurs de gauche, qu'on ne cède pas une once de terrain à la droite, le combat peut être gagné.

J'invite mes lecteurs à écouter ou à réécouter Léon Blum (cf. la radioblog dans la colonne de gauche) et la définition qu'il donnait du socialisme. A la question "qu'est-ce que le socialisme ?" Il nous répondait "c'est lorsque face à la misère du monde, on arrête de dire 'Bah, c'est dans l'ordre des choses'".

Ce refus du fatalisme est toujours là, bien vivant, bien ancré. Et, ce ne sont pas les tombereaux de JT frelatés, les gesticulations d'un Premier ministre aussi sectaire qu'obtus qui changeront les choses. Parce qu'il y a des injustices, il y a et il continuera d'y avoir des gens pour dire que c'est un état de fait inadmissible.

Alors, abstentionnistes du 10 juin, rendez-vous aux urnes dimanche prochain.