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Journal d'un Chou
20 juillet 2006

Peut-on encore critiquer Israël ?

Alors que le Liban a encore vécu une journée particulièrement meurtrière avec des bombardements israéliens ayant fait au minimum 64 morts parmi les civils, alors que pas moins de 20 tonnes de bombes ont été lâchées par l'aviation israélienne sur un bâtiment du Hezbollah dans le but officiel de tuer le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, le PP, la droite espagnole, a accusé, le Premier ministre socialiste espagnol, JLR Zapatero d'"antisémitisme et [d']israélophobie".

Son crime ? Avoir dénoncé, mercredi 19 juillet, "l'usage d'une force disproportionnée" par Israël au Liban. "Les Etats ont le droit de se défendre face à la violence et au terrorisme, mais le droit des civils innocents doit rester le plus important", avait déclaré Zapatero. Il va sans dire qu'il avait au préalable également condamné les actions du Hezbollah.

N'importe quel Etat proclamerait vouloir exécuter sans arrestation, ni jugement préalable serait automatiquement accusé de pratiquer du terrorisme, au mieux de se mettre au ban de la communauté internationale. Tout le monde se souvient de la légitime controverse à la suite de la déclaration tonitruante de Vladimir Poutine affirmant vouloir, à propos des Tchétchènes, "aller jusque dans les chiottes pour aller les buter". Dans le cas d'Israël, rien de cela. Au contraire, les Etats-Unis d'Amérique en tête déclarent le droit à l'auto-défense et la discussion est close. Que ce soit des civils qui paient le prix des "pots cassés" n'intéresse pas grand monde. Pas plus le fait que l'essentiel des cibles des bombardements soient des objectifs civils.

La loi du Talion est une barbarie, un recul civilisationnel majeur. Si l'Etat d'Israël a un contentieux, il n'a qu'à le porter devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Or, curieusement, les pays pratiquant une politique de la force sont aussi les premiers à contester la cour pénal internationale, qui n'est pourtant rien d'autre que l'émanation de la communauté internationale.

Le silence de la Gauche en France est assourdissant. De son côté, Poul Nyrup Rasmussen, Président du PSE (Parti socialiste européen) a pris position :
P.N. Rasmussen called  for a U.N. intervention in the Middle East "to ensure an immediate ceasefire and to protect civilians on all sides from further attacks."
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Commentaires
L
Tiens c'est curieux ça, voilà maintenant la gauche amie des islamistes, ces nazis verts. pour rappel, en Iran , les communistes ont été pendus depuis très longtemps déjà, et à Kaboul ils l'étaient en public sous le régime des talibans.<br /> Les milliers de roquettes lancées par les nazis verts du hesbollah sur Israël ne visaient qu'une seule cible : des civils, uniquement. <br /> Les bombardements israéliens ont certes fait des victimes civiles, mais chacun sait que les terroristes islamistes utilisent la population civile pour s'y fondre ( palestine, Irak, Afgnanistan ... ).
S
Salut, je me permet de rpoposer à la lecture cet article paru dans Haaretz en 2002.<br /> <br /> Nazis ! Nazis !"<br /> <br /> par Tom Segev<br /> <br /> Il y a environ un an, l’Etat Major général des<br /> Forces de Défense Israéliennes a tenu un débat sur les<br /> leçons de la Shoah. Les généraux se sont réunis dans<br /> la salle de conférence du Mémorial de L’Holocauste de<br /> Yad Vashem, à Jérusalem, mais le débat n’était pas<br /> ouvert aux médias et dépourvu de toute solennité. A un<br /> moment, une discussion très animée a éclaté parmi les<br /> officiers supérieurs, sur la question de savoir si<br /> l’héritage de la Shoah était bénéfique ou nocif,<br /> essentiel ou superflu, pour les soldats appelés à<br /> mettre fin à l’Intifada.<br /> <br /> C’était une réunion fascinante. Les généraux<br /> qui se considéraient comme de gauche, défendaient<br /> l’idée que la présence de la Shoah était un frein ;<br /> pour ceux qui se situaient à droite, c’était un<br /> blindage. C’est vrai, la Shoah est devenue une<br /> composante essentielle de l’identité israélienne,<br /> mais, contrairement à ce qu’on pense communément, ce<br /> n’est pas toujours un facteur unifiant.<br /> <br /> Certains ont tendance à insister sur l’aspect<br /> national des leçons de la Shoah, trouvant en elle la<br /> justification de la création de l’Etat d’Israël et du<br /> repli sécuritaire, et la citent fréquemment pour<br /> justifier la politique gouvernementale, y compris la<br /> défense des colonies dans les Territoires. D’autres<br /> insistent au contraire sur les leçons humanitaires de<br /> la Shoah : l’obligation de défendre la démocratie et<br /> les Droits de l’Homme, de combattre le racisme et<br /> expliquent aux soldats israéliens que la loi les<br /> oblige à désobéir à des ordres manifestement illégaux,<br /> particulièrement ceux qui causent des dommages sérieux<br /> aux populations civiles.<br /> Ces deux approches ne sont pas nécessairement<br /> contradictoires, mais c’est assez naturellement que<br /> les leçons nationales sont plus volontiers acceptées à<br /> droite, tandis que les leçons humanitaires parlent<br /> particulièrement à la gauche.<br /> <br /> Les deux camps ont toujours aussi utilisé le<br /> nazisme comme une insulte, comme on peut le voir<br /> régulièrement à la Knesset. Presque tous les leaders<br /> arabes, y compris le président Sadate, ont été<br /> comparés à Hitler.<br /> David Ben-Gourion a comparé Menahem Begin à<br /> Hitler, et Begin a comparé Yasser Arafat à Hitler. Il<br /> n'y a pas si longtemps, Arafat a appris que les<br /> soldats de Tsahal avaient écrit des nombres sur les<br /> bras des Palestiniens arrêtés dans les Territoires, et<br /> immédiatement hurlé : « Nazis ! Nazis ! ». Cette<br /> semaine, il a été rejoint dans cette vocifération par<br /> José Saramago, écrivain portugais, prix Nobel de<br /> littérature. Saramago a déclaré que les actions<br /> d’Israël dans les Territoires étaient comparables aux<br /> crimes perpétrés à Auschwitz et Buchenwald.<br /> Cela sonne davantage comme quelque chose qu’il<br /> aurait lu sur la porte intérieure de toilettes<br /> publiques que comme ce qu’il écrit dans ses livres. Ce<br /> qu’il dit là est contreproductif pour la cause qu’il<br /> est censé défendre, et il ne sort pas grandi de cette<br /> histoire où il a fait preuve de stupidité. Parce que<br /> crier « Nazis ! Nazis ! », c’est l’équivalent de crier<br /> « Au loup ! ».<br /> <br /> La Shoah, qui est aujourd’hui un indicateur<br /> universel du mal ultime, lègue à l’humanité entière<br /> des leçons morales et politiques, et les gens, dans la<br /> plupart des pays, reconnaissent ces leçons. En même<br /> temps, il faut considérer qu’il n’existe plus de lois<br /> antisémites, et beaucoup de pays, y compris<br /> l’Allemagne, voient la Shoah comme une source<br /> d’inspiration pour établir et fortifier la démocratie.<br /> Il y a toujours eu aussi des gens qui soutiennent<br /> Israël parce qu’ils sentent que la Shoah leur donne<br /> une responsabilité quant au bien-être d’Israël.<br /> Et il y a aussi toujours eu des gens qui, au<br /> nom de la Shoah, exigeaient d’Israël l’affichage<br /> d’attitudes morales élevées et quelques uns même<br /> attendaient une moralité plus grande d’Israël que<br /> celle qu’ils pratiquaient eux-mêmes. Il y a toujours<br /> eu des gens, parmi eux des Arabes et des antisémites,<br /> qui ont rejeté le droit à l’existence de l’Etat<br /> d’Israël et l’ont comparé à l’Allemagne nazie.<br /> Actuellement, il y a des sous-entendus antisémites<br /> dans bien des articles des médias qui critiquent<br /> Israël.<br /> <br /> Cependant, il est probable que beaucoup des<br /> critiques qui sont formulées à l’étranger concernant<br /> le refus d’Israël d’évacuer les Territoires et la<br /> répression de leur population, empêchent Israël de<br /> commettre encore pire dans les Territoires. En ce<br /> sens, les critiques étrangères sauvent Israël de<br /> lui-même : il n’y a guère de pays qui ne prenne pas du<br /> tout en compte les critiques extérieures.<br /> Les critiques venant de l’extérieur<br /> encouragent aussi une critique intérieure et<br /> favorisent la retenue.<br /> Mais le contraire est aussi vrai : ceux qui<br /> comparent Israël aux nazis produisent habituellement<br /> un résultat contraire à leurs intentions. Parce<br /> qu’aujourd’hui tout le monde dit, à juste titre,<br /> qu’Israël n’est pas en train de perpétrer des actes<br /> nazis dans les Territoires, et l’affirmation logique<br /> qui suit est qu’Israël n’a rien à se reprocher : après<br /> tout, c’est un fait qu’il ne s’y passe pas ce qui se<br /> passait sous les nazis. Le responsable des rabbins<br /> d’Israël, Meir Lau, a déclaré que comparer Israël aux<br /> nazis était le transformer en « état hors-la-loi », et<br /> il s’ensuit que si Israël est l’Allemagne nazie,<br /> Israël doit être détruit.<br /> Ainsi, comme pendant la Shoah, nous sommes à<br /> nouveau ensemble, faisant face à un monde cruel qui<br /> nous est entièrement hostile. Merci beaucoup, monsieur<br /> Saramago !<br /> <br /> La place correcte de la Shoah est tout d’abord<br /> dans son contexte historique. Il est légitime d’y voir<br /> une source d’inspiration pour des valeurs et des<br /> leçons politiques et morales, légitime de discuter de<br /> ces valeurs et de ces leçons, à condition que le débat<br /> soit sérieux, profond et honnête. Ce qui n’est pas<br /> légitime, mais condamnable et surtout inefficace, <br /> c’est d’exploiter la Shoah comme un argument<br /> démagogique dans un but politique. Les remarques de<br /> Saramago rappellent une lettre envoyée par Menahem<br /> Begin au président Ronald Reagan, dans laquelle il<br /> l’informait qu’il avait décidé d’envoyer Tsahal à<br /> Beyrouth pour appréhender Adolf Hitler dans son<br /> bunker.<br /> A cela, l’écrivain Amos Oz avait répondu : «<br /> Monsieur le Premier Ministre, Adolf Hitler est déjà<br /> mort. » Monsieur Saramago, on pourrait vous répondre,<br /> dans la même veine, les camps d’Auschwitz et de<br /> Buchenwald sont déjà fermés, savez-vous ?<br /> Les attaques systématiques et répétées contre<br /> les Droits des Palestiniens dans les Territoires sont<br /> assez effroyables, non parce que ces violations des<br /> Droits de l’Homme ressemblent à ce que les nazis ont<br /> fait aux Juifs, mais malgré le fait qu’elles ne leur<br /> ressemblent pas.<br /> <br /> Haaretz, 29 mars 2002<br /> Traduit de l'anglais par Dominique Natanson, relu par Déborah
F
Mais il me semble que rien n'est très neuf dans le traitement de la politique d'Israël. Les mêmes leaders politiques couvraient déjà l'annexion des territoires, se taisaient déjà au sujet du mur... Les Nations Unies tentent d'incarner un contre pouvoir, mais rien ne contraint aujourd'hui les USA et tout le monde semble attendre la position de Georges W.
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