Peut-on encore critiquer Israël ?
Alors que le Liban a encore vécu une journée particulièrement meurtrière avec des bombardements israéliens ayant fait au minimum 64 morts parmi les civils, alors que pas moins de 20 tonnes de bombes ont été lâchées par l'aviation israélienne sur un bâtiment du Hezbollah dans le but officiel de tuer le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, le PP, la droite espagnole, a accusé, le Premier ministre socialiste espagnol, JLR Zapatero d'"antisémitisme et [d']israélophobie".
Son crime ? Avoir dénoncé, mercredi 19 juillet, "l'usage d'une force disproportionnée" par Israël au Liban. "Les Etats ont le droit de se défendre face à la violence et au terrorisme, mais le droit des civils innocents doit rester le plus important", avait déclaré Zapatero. Il va sans dire qu'il avait au préalable également condamné les actions du Hezbollah.
N'importe quel Etat proclamerait vouloir exécuter sans arrestation, ni jugement préalable serait automatiquement accusé de pratiquer du terrorisme, au mieux de se mettre au ban de la communauté internationale. Tout le monde se souvient de la légitime controverse à la suite de la déclaration tonitruante de Vladimir Poutine affirmant vouloir, à propos des Tchétchènes, "aller jusque dans les chiottes pour aller les buter". Dans le cas d'Israël, rien de cela. Au contraire, les Etats-Unis d'Amérique en tête déclarent le droit à l'auto-défense et la discussion est close. Que ce soit des civils qui paient le prix des "pots cassés" n'intéresse pas grand monde. Pas plus le fait que l'essentiel des cibles des bombardements soient des objectifs civils.
La loi du Talion est une barbarie, un recul civilisationnel majeur. Si l'Etat d'Israël a un contentieux, il n'a qu'à le porter devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Or, curieusement, les pays pratiquant une politique de la force sont aussi les premiers à contester la cour pénal internationale, qui n'est pourtant rien d'autre que l'émanation de la communauté internationale.
Le silence de la Gauche en France est assourdissant. De son côté, Poul Nyrup Rasmussen, Président du PSE (Parti socialiste européen) a pris position :
P.N. Rasmussen called for a U.N. intervention in the Middle East "to ensure an immediate ceasefire and to protect civilians on all sides from further attacks."
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