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Journal d'un Chou
29 mai 2006

Réaction épidermique

Nous sommes le 29 mai et l'équipe du 7-9 de France Inter a découvert qu'il existe un train qui part de Gare du Nord et que 1h25 plus tard on est à Bruxelles. Quel délice ironique de les entendre découvrir que le coeur de l'Union bat, que l'"Europe" existe, qu'elle est bien réelle.

Nous sommes le 29 mai et un an après le vote négatif des Français, nous pouvons constater à quel point le mensonge du "coup d'arrêt au libéralisme" qui devait suivre la "victoire" du non était illusoire. C'est d'ailleurs Elio di Rupo, le Président du PS belge, qui le rappelle très justement dans les colonnes du quotidien Libération.
Laurent Fabius croit avoir trouvé la pierre philosophale et use de la méthode Couet pour se convaincre lui-même qu'une initiative franco-allemande est possible sur ses bases alors que l'Allemagne n'en finit plus de déclarer que pour elle, il n'y a que le texte, tout le texte et rien que le texte du Traité établissant une Constitution pour l'Europe. A moins, à moins que Fabius annonce prochainement que s'il était désigné par le PS candidat (ce qui est très loin d'être assuré) et s'il était élu (ce qui est encore moins certain), il prendrait l'initiative d'un nouveau referendum sur la base  du Traité constituant. Mais, ce n'est pas ce qu'il dit. Alors ?
Alors on fait comme si, tout en s'enfonçant la tête dans le sable. Pendant  ce temps là, les ministres des Affaires étrangères ont décidé, au nom de leur gouvernement, que la "période de réflexion" allait être prorogée encore de un à deux ans. Autant dire que les gouvernements nationaux ne veulent pas relancer véritablement le débat et que les nationalistes (qu'ils soient Français ou Britanniques) ont non seulement gagné la manche avec le vote du 29 mai et du 1er juin 2005 mais qu'ils ne sont absolument pas pressés de trouver une solution.

C'est épidermique, mais entendre Denis McShane, ancien ministre d'Anthony Blair en charge des questions européennes, exulter et rappeler qu'évidemment -vu de Londres- il ne saurait être question d'organiser un vote puisque le texte constitutionnel a "définitivement été enterré par le vote des Français" me met en rage. C'est une violente piqûre de rappel  pour tous ceux qui en France ont voté "non" en pensant naïvement que c'est un texte plus social et plus fédéraliste qui serait renégocié dans la foulée. Quel aveuglement !

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