Leçon d'une élection
La gauche française serait bien inspirée de regarder ce qui vient de se produire au Portugal.
Là, dans ce magnifique pays qui a eu dans l'Histoire son heure de gloire, la situation économique et sociale est particulièrement dégradée. L'endettement est important, le pays continue d'être sous perfusion et le redressement des comptes entrepris depuis un an par le Premier ministre socialiste José Socrates se fait dans la douleur.
Jusqu'à présent, les Portugais ont su montrer un sens de la solidarité qui a depuis très longtemps disparu de chez ses voisins latins. Une société, donc, où les valeurs de gauche sont profondément ancrées. Et pourtant, dimanche 22 janvier 2006, le candidat de la droite conservatrice Anibal Cavaco Silva est passé dès le premier tour !
Comment ne pas voir là, l'effet absolument délétère de la division des forces de gauches. Outre, l'incompréhensible come-back de Mario Soares, père incontestable du retour de la démocratie, la multiplication des candidatures et la boursufflure des egos ont produit une élection présidentielle totalement déformée.
La leçon à en tirer serait peut-être que toutes les formations de gauche apprennent la modestie, l'humilité et le sens de l'écoute.