L'Europe sera-t-elle encore l'éternelle sacrifiée ?
Les socialistes français s'apprêtent-ils à faire l'impasse, encore une fois, sur la construction européenne ? Tout semble l'indiquer lorsque l'on considère les dates retenues par le dernier conseil national pour le calendrier du 75e Congrès.
Avec une convention nationale sur la réforme de la Déclaration de principe ainsi que des statuts prévue à la fin mai, c'est toute la préparation de la Présidence française de l'Union européenne qui va passer à la trappe. Rappelons que ladite présidence de l'Union ne reviendra pas aux autorités françaises avant 13 ans et demi (au mieux !).
Aux oubliettes également, la consultation de tous les adhérents par la direction du PSE pour élaborer le programme des socialistes de l'UE pour les Européennes de juin 2009. Cette vaste consultation qui se terminera à la fin juin 2008 est pourtant une décision historique. C'est la première fois qu'un parti européen se tourne, non pas vers les directions nationales mais vers les militants, vers les simples adhérents pour leur demander ce qu'ils pensent de la construction européenne et du programme qui doit être celui des socialistes.
Comme à l'accoutumée, le risque est grand de voir le PS négliger la dimension européenne pour se focaliser exclusivement sur la définition, louable et souhaitable au demeurant, de son orientation voire de son identité dans le cadre national. Car, la journée de travail n'étant pas extensible à l'infini, le télescopage des calendriers devrait entraîner la minoration de la question européenne au profit des enjeux strictement nationaux.
Et, pendant ce temps-là, les Britanniques du Labour n'ont pas manqué de faire connaître leurs attentes quant au Manifeste du PSE. Est-il utile de préciser qu'évidemment, elles sont très minimalistes pour le développement de l'Union ?