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Journal d'un Chou
8 novembre 2005

Banlieues et socialisme

Les quartiers connaissent une situation de violence sans précédent. Après les départements d’Ile de France, le mouvement a gagné la province.

La droite porte une lourde responsabilité dans cette situation. La politique de ségrégation et d’injustice sociale du gouvernement, les provocations verbales du ministre de l’intérieur ont alimenté la colère.

Dans une situation d’une telle gravité, le congrès du PS qui va se tenir du 18 au 20 novembre, peut paraître décalé. Il ne l’est pas. Il doit même devenir le lieu duquel les socialistes s’adressent au pays pour dire qu’une réponse est possible et qu’aucune fatalité n’existe condamnant les périphéries des grandes villes à la relégation sociale.
La motion majoritaire apporte de nombreuses propositions sur l’égalité républicaine et la lutte contre les discriminations, l’autorité de l’Etat, le logement, le pouvoir d’achat, 15 élèves par classe dans les ZEP, la rénovation des services publics, la réforme fiscale, …

Face à l’échec de la droite, les socialistes doivent être exemplaires.

A cet égard, il est hors de question pour la gauche de répondre favorablement à l'appel à "l'union nationale" que lance la droite. En effet, les gouvernements Raffarin-Villepin-Sarkozy sont les seuls comptables de la situation. Ce sont ces gouvernements de droite réactionnaire qui ont coupé les vivres aux associations de quartiers, tirer un trait sur les emplois-jeune, retirer les policiers de proximité et précariser encore plus des couches de la population française qui n'en avait vraiment pas besoin.

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Commentaires
C
Pas de problème avec tes préconisations.<br /> <br /> Tu noteras d'ailleurs que certaines (20% de logement social par exemple) figurent dans la loi SRU adoptée à l'initiative du gouverement Jospin).<br /> Perso, je penche de plus en plus pour des ZEP véritablement prioritaires avec un taux d'encadrement des élèves bien meilleur et un suivi accru des cursus. Pour cela, il faudra de l'argent. Chaque fois que je vois un car plein de CRS, je ne peux m'empêcher de penser que ce car représente à lui seul une sortie à la mer ou encore qu'à la place de l'officier de police, c'est le salaire d'un prof, d'une institutrice ou d'un chauffeur de bus.<br /> Et, à chaque fois, je me dis que la politique est vraiment mal servie par les médias et que les élections sont trop dénigrées.
J
Tout d'abord, nous sommes d'accord sur le fait que l'impression (est-ce une impression ?) qu'il y a deux poids et deux mesures est absolument catastrophique ...<br /> <br /> Quelques pistes, puisque tu en demandes ... Au lieu de restructurer les quartiers, les casser et créer une vraie mixité sociale : 20% d'HLM à Neuilly ! (c'est une formule,mais pas seulement). Il faut une politique d'urbanisme volontariste. Par ailleurs, cela permettrait de créer des emplois. <br /> Cela permettrait également de recréer une certaine égalité des chances scolaire, ce qui n'est pas suffisant, mais indispensable. Je vois ce que ça donne dans mon quartier (à peu près 20 % de HLM, et une grande mixité sociale) : les enfants se côtoient dès la maternelle, l'école est d'un bon niveau, et tous en profitent, sur tous les plans. <br /> Avoir une politique volontariste en terme d'insertion professionnelle, en passant pourquoi pas par l'"affirmative action". <br /> Donner, dans les médias, puisque ce sont eux qui nous renvoient notre image, une image plus fidèle de la société. <br /> Dans tous les cas, être décidé à changer tout cela et agir sans timidité : les français, quelques soient leurs origines, sont moins obtus qu'on le croit !!!!<br /> <br /> Bon, je dois coiffer ma puce ... A +
C
Je continue de penser que tu es trop radicale dans tes positions et en même temps je ne suis pas naïf sur la situation faite de tension et de précarité dans laquelle se débat la population qui habite les cités HLM.<br /> <br /> Si ce que tu dis est vrai. Ce que je crois, en partie tout du moins, comment remet-on les choses à plat ?<br /> En ce qui me concerne, c'est rappeler les fondements républicains de notre société. C'est condamner les voleurs quel que soit leur rang (le détournement de l'argent public se chiffre souvent en millions d'euros, cela reste du vol). La criminalité en col blanc doit être aussi voire plus sévèrement réprimée que la criminalité des banlieues.<br /> <br /> Il est important de casser l'idée que pour se faire "de la maille" tous les moyens sont bons ou qu'il existe un système judiciaire reposant sur 2 poids et 2 mesures.<br /> <br /> Enfin, pour les résultats de ma section, tu peux te réjouir car ils sont le produit de plusieurs mois de discussion intense. Ils marquent la volonté d'avoir un PS stable qui soit capable de faire preuve de volontarisme et de pragmatisme.
J
Tu parles d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ... La situation que je décris est la situation actuelle. Elle ne fait qu'empirer. Et quand je dis "chez nous", c'est volontairement. Ta remarque tient malheureusement d'un mythe républicain qui correspond moins que jamais à la réalité. Crois bien que cela me fait très mal de dire cela. Mais ne pas l'admettre, ne pas admettre les erreurs passées (dont je veux bien croire qu'elles ont été commises en toute bonne foi - je les ai d'ailleurs soutenues un bon bout de temps en toute bonne foi moi-même), c'est refuser de remettre les choses à plat. Et aujourd'hui, ce doit être une priorité. Pour que la France devienne aussi "chez eux". Vraiment. Pas en théorie. Quand les socialistes se préoccuperont-ils d'autre chose que de leurs querelles de personne ???? <br /> <br /> PS : je ne sais pas si je dois rire ou pleurer des résultats dans ta section (JBC, c'est bien ça ?)
C
Je ne suis pas d'accord avec toi Julie. Tu es bien trop vive dans ta critique.<br /> Evidemment que la situation est invivable ! Pour autant, pour avoir vécu quelques années en cité HLM, je sais qu'il est possible d'en sortir. Notamment grâce au capital culturel et à l'investissement dans l'école. Et, c'est avec une certaine joie qu'à l'Université Paris 13, j'ai retrouvé l'une des 8 filles et fils d'un couple de harkis, chez qui mes soeurs et moi étions toujours fourrés.<br /> Je sais aussi combien cela est difficile et quelle rage peut habiter des individus systématiquement ostracisés et stigmatisés. Mais, je ne comprends pas ta phrase "les accueillir chez nous" car ce "chez-nous" c'est chez eux. Depuis quelques semaines, j'attends un discours de fraternité et j'enrage à entendre les médias enfermer les individus dans leur dimension confessionnelle ou de couleur ou d'origine. Les jeunes qui cassent, brûlent, volent actuellement sont tous de petits Français. La vraie séparation elle se fait entre riches et pauvres et entre ceux qui peuvent espérer connaître dans leur vie l'ascension sociale et les autres. La gauche, par les lois qu'elle a fait adopter à chaque fois qu'elle a été en responsabilité est clairement du côté des plus déshérités. A part peut-être un certains Laurent Fabius qui préconisait la défiscalisation des stocks-options... ;-)
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