Non, ce n'est pas la guerre civile !
A lire la presse, notamment anglo-saxonne, la France serait entrée en guerre civile. Il n'en est rien !
La situation est grave, préoccupante même, mais nous sommes à des années-lumière d'un conflit armé entre deux parties de la population. On devine que trop, derrière les reportages à l'emporte-pièce où les cadrages serrés sur une voiture ou une poubelle qui brûle le disputent à des commentaires outranciers, des idées nauséabondes. Celles qui susurrent que la religion ou l'origine sont derrière l'embrasement voire serait à la base de la tension qui traverse la société française. On perçoit la "joie mauvaise" de certains à voir le pays douter de lui-même, hésiter sur la conduite à avoir. Indubitablement, la France souffre, la France est tiraillée mais les maux ne sont pas uniquement ceux que l'on croit ou que l'on nous laisse accroire.
Lorsque l'habitat est le plus souvent dégradé, lorsque l'horizon professionnel est systématiquement bouché, lorsque l'accès au logement est impossible ou singulièrement compliqué, lorsque l'identité est contrôlé plusieurs fois par jour, lorsque la caractérisation est quotidienne et péjorative, il n'est pas étonnant que la colère gronde.
Pour autant, la dépradation des biens collectifs, l'incendie de voitures, la destruction d'entreprises sont injustifiables, inqualifiables. Leurs auteurs doivent être appréhendés et présentés devant la Justice.
Pour l'heure, la priorité est au rétablissement du calme car il ne saurait y avoir de dialogue dans la confrontation physique. A ce propos, ce n'est pas dans l'invective ni la stigmatisation que l'on trouvera l'apaisement. Les dirigeants politiques ont, sur ce point, une très lourde responsabilité, en particulier ceux qui sont au gouvernement.
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