3e mandat pour le Labour

"Victoire serrée", "Blair dans un mouchoir", etc, que n'entend-on sur les ondes ce matin après la victoire du Labour Party lors des élections législatives. Alors, effectivement s'il on regarde les résultats en pourcentage, le score réalisé est moins bon que celui des 2 scrutins précédents. Mais, la projection en siège, elle, est tout ce qu'il y a de plus sécurisant : 60 sièges. On a connu sur le continent des victoires électorales incroyables, impensables, magnifiques qui se soldaient concrêtement par des 1 siège de majorité, des majorités relatives, des coalitions nécessaires. Dans le cas britanniques, rien de tout cela.

On notera, pour s'en réjouir ou s'en agacer, que ce 3e mandat travailliste place Anthony Blair dans une position de force au sein de la social-démocratie européenne. Là où la Gauche française est instable, morcelée, incapable de rester au pouvoir, travaillée par les ferments mauvais de la division et de l'anathème, impropre à nouer des liens solides en son sein entre des partenaires respectés et respectueux, le Labour Party, lui, continue d'aller, en dépit des difficultés, de succès en bons résultats.

Evidemment, le mode de scrutin, majoritaire uninominal à un tour, fait beaucoup pour aboutir à une telle situation mais, la réalité est là. Les électeurs britanniques de gauche, bien que déçus par les vicissitudes du Premier ministre, ont préféré voter pour leur camp plutôt que d'ouvrir la voie du pouvoir aux Conservateurs ou aux Libéraux-Démocrates. Aussi, une question se pose, et je le déplore, à tous les thuriféraires d'une "autre Europe" : vers qui les différents chefs de partis de la Gauche européenne se tourneraient en cas de victoire du "non" en France ?